Le burn out a révélé chez moi une forte anxiété sociale.
Je n'ai jamais été une extravertie et la timidité m'a longtemps accompagnée.
Les interactions sociales ont toujours été sources de stress.
Je me souviens qu'en maternelle, déjà, la garderie était un lieu où je ne me sentais pas en sécurité. Les cours de récréation, la cantine...
Tous les lieux de relations 'informelles' suscitaient, chez la petite fille que j'étais, une appréhension qui se concrétisait par un repli.
Je restais dans mon coin.
A tel point que ma mère m'avait désinscrite de la cantine (les dames s'inquiétaient, je ne mangeais rien) et avait accepté, l'année de mes 6 ans, de me faire confiance et de me laisser seule à la maison les mercredis, au lieu de me déposer à la garderie.
Je lui en suis encore reconnaissante : quel soulagement de couper la semaine, de passer une journée, seule, en sécurité dans mon cocon, sans interaction vécue comme une corvée.
L'entrée dans la vie professionnelle, dans un métier de contacts, m'a permis de mieux vivre les interactions avec autrui et de développer quelques compétences sociales.
Avec des gens de tous milieux, de tous âges.
Mais ce que je ne mesurais pas jusqu'à l'arrêt de travail pour burn out, c'est que c'était un masque, un rôle social. Une protection.
Et quand je n'ai plus eu la force de mettre ce masque tous les matins. Plus eu besoin non plus car en arrêt. Patatras!...
Je mesure ma difficulté à me trouver de la valeur sans mon rôle professionnel.