Il m'a fallu un burn out pour me choisir

Cet article participe à l'événement inter-blogueurs organisé par le blog Merveilleuses-Jacquelines.com 

J'ai choisi de participer à cet événement inter-blogueurs organisé par LaurA, car j'apprécie les bonnes ondes qu'elle diffuse et les sujets qu'elle traite dans son blog des Merveilleuses Jacquelines. 

A ce sujet, je vous conseille vivement l'article : Le voyage fait partie de ma vie. Il fait écho à mon âme voyageuse qui a attendu que je sois prête, et à laquelle je me suis connectée grâce au burn out


Susann Mielke, Pixabay

Je suis adulte.

Du moins mon apparence est adulte.

J'ai grandi, j'ai une famille, des amis, je gère un budget… Et jusqu'au burn out, j'avais un emploi que j'aimais, que j''avais choisi et qui m'avait choisie.

Vue de l'extérieur, oui, j'étais officiellement adulte.

Puis le burn out est arrivé. Comme un tsunami. 

Clker-Free-Vector-Images, Pixabay

J'ai alors découvert des parts de moi que je ne connaissais pas. Ou que j'ignorais. Des parts exilées.

Non l'adulte n'était pas seule à piloter. Aussi surprenant que cela ait pu me paraître, elle n'avait même le volant que très rarement.

J'ai donc fait plus ample connaissance avec le pilote en moi. Et quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris que c'était une petite fille

Une petite fille terrorisée par l'extérieur. Elle n'osait pas exister aux yeux des autres, elle rasait les murs, se sentait illégitime, honteuse, coupable sans savoir de quoi. 

Et elle avait la responsabilité de piloter quotidiennement ma vie!

picjumbo_com, Pixabay

J'ai aussi fait connaissance avec sa petite passagère, sa jumelle un peu rebelle

Celle qui se fiche de ce que les autres peuvent penser. 

Celle qui a envie de suivre ses envies, d'utiliser son libre-arbitre au fur et à mesure qu'il se construit, de communiquer, de partager ses joies et ses peines spontanément.

Grâce au burn out, j'ai appris à les observer. Ce sont deux parts de moi

Elles ont 6, 7 ans, peut-être 8. L'âge où j'ai choisi (mais qui est JE et était-ce un choix?) de suivre la petite fille sage. L'âge où la petite fille dite 'raisonnable' a pris le dessus, a investi le devant de la scène. Cette petite qui rasait les murs et qui se sentait tellement plus à l'aise dans les coulisses. 

Pendant ce temps, la petite rebelle n'avait plus qu'à se taire, se conformer à ce que les autres attendaient d'elle… Ou à ce que sa sœur jumelle pensait que les autres attendaient d'elle.

Greyerbaby, Pixabay

La petite discrète avait le volant. La maîtresse la disait 'lente', elle est devenue rapide. Il lui fallait du temps pour comprendre, alors elle a appris par cœur. Elle ne comptait que sur sa très bonne mémoire, qualité qu'on lui reconnaissait. Elle a arrêté de poser des questions, de s'intéresser à ce qu'elle aurait aimé découvrir ou expérimenter.

Elle est devenue sage, lisse en apparence. Elle était en fait inhibée, éteinte. Elle ne faisait plus de vague, elle était toujours d'accord. Discrète, effacée, adjectifs récurrents sur les bulletins scolaires.

La petite rebelle s'est tue. Longtemps. Longtemps…

Jusqu'au jour où elle n'a plus pu. Elle n'a plus pu laisser le monopole à la part raisonnable, car non ça n'était plus raisonnable. 

Alors elle est sortie des coulisses, elle est montée sur scène

La petite discrète la tirait par le pull de toutes ses forces : 'Non ne fais pas ça! Il faut obéir. A tes parents, à la hiérarchie. Tu as toujours obéi. Pourquoi tu fais ça? Tu vas tout gâcher!'

Mon corps, mon cerveau  ne comprenaient plus rien. 

Burn out.

En réalité ce n'était pas la petite fille discrète qui essayait de la dissuader de se montrer. C'était moi, au présent, l'adulte, qui lui disait de se taire, de continuer à obéir, d'aller contre ses valeurs. 

Était-elle si rebelle que ça finalement?

N'était-elle pas plutôt affirmée? 

Le parent que j'étais maintenant pour elle avait-il le droit de la museler encore une fois?

Au fond, n'étais-je pas d'accord avec elle?

…Si.

Je savais qu'elle avait raison et que je ne pouvais plus continuer à lui faire croire le contraire. Elle était dans le juste et elle le savait. JE le savais.

Je devais dire NON pour me dire OUI.

Alexas_Fotos, Pixabay

Alors je lui ai laissé le volant en conscience, de temps en temps, en conduite accompagnée. Pour voir. Pour vérifier mes croyances.

J'ai osé lui (me?) faire confiance pour la première fois. 

Elle n'est pas irresponsable comme je l'avais toujours craint. Elle s'affirme, quelquefois maladroitement, mais quel bonheur de la voir s'épanouir!

Elle est encore sévère avec sa sœur, surtout quand la petite nie ses besoins pour satisfaire ceux des autres ou pour ne pas faire de vague. Mais elle apprend à lui parler avec de plus en plus de bienveillance

Elles avancent ensemble. Et j'avance avec elles. 

Nous avançons à notre rythme…

Pexels, Pixabay

Ce sont des ajustements au quotidien

Pour notre bien à toutes les trois. Et celui de toutes celles en moi que je n'ai pas encore rencontrées. Des parts de moi que j'apprendrai à accueillir et accepter, puis j'espère, à aimer. 

Alors un cadeau le BO (Burn Out)? 

Oui, un BO cadeau.

Grâce à lui, j'ai osé accueillir mes besoins. Je travaille à les accepter, à M'accepter. Dans ma singularité. Dans ces parts de moi qui sont remontées à la surface. 

Le burn out a été un déclic, une clé pour sortir d'une prison intérieure dont je n'avais pas conscience.

Il m'a permis un travail sur mes conditionnements.

J'ai visité mes marécages. J'ai plongé dans ma piscine. 

Nécessité. Pour nettoyer. 

Pour devenir moi. Pour m'unifier. Pour accepter ma singularité dans ma pluralité

Comprendre et ressentir que mes paradoxes sont complémentaires. 

Aller trouver mes vulnérabilités, mes peurs, ne plus les fuir pour me rapprocher de mon être authentique

J'y travaille. 

A laisser les masques et m'aimer telle que je suis.

C'est un processus long et intense, parfois éprouvant, mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante

Les moments 'down' me permettent de ressentir et d'apprécier la valeur des moments 'up'. 

Je ne vois plus mes échecs de la même façon. Ce sont des étapes, des expériences. Je décolle une à une les étiquettes jugeantes que j'avais collées. 

J'apprends à changer mon regard.

J'apprends la bienveillance envers moi.

J'apprends à me pardonner.

J'apprends à me choisir.

J'apprends à me libérer. 

J'apprends à incarner qui je suis chaque jour un peu plus pour être heureuse avec moi-même

J'apprends à sentir le soleil en moi derrière les nuages. 

J'apprends à choisir la confiance, à expérimenter, à remplir ma boite à outils, mon coffre aux trésors.

Blickpixel, pixabay


"Les crises, les bouleversements (...) ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d'indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie." (Carl Gustav Jung).  

 Alors oui Merci la Vie!… 

Lutinette💛







2 commentaires:

  1. Bravo pour ce bel article!
    C'est tellement ça, et je m'y suis bien reconnue, dans cette part "sage" qui a pris le volant pendant longtemps, et cette part rebelle, qui a fini par se rebeller réellement... Très belle analogie que celles des soeurs jumelles! ;)
    Au plaisir

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    1. Bonjour,
      Merci beaucoup pour votre commentaire. Je suis heureuse de voir que ces mots font écho en vous.
      Partager mes ressentis est un nouveau sentier que je trace et sur lequel je me déleste pas à pas du syndrome de l'imposteur.
      Les émotions sont universelles et sont des messagères tellement essentielles!
      Je vous souhaite une (re)belle route.
      Au plaisir de vous recroiser ;-)

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