De mon ombre à ma lumière...

Depuis trois ans, je suis apprentie archéologue. 
Je fouille à l'intérieur de moi-même. Je creuse, je fais des découvertes, je descends des niveaux au fur et à mesure. 
Comme un mille-feuilles, mais je ne soupçonnais pas que j'avais autant de couches. Les premières sont plutôt faciles à enlever. Là, au bout de trois ans, je suis dans mes profondeurs, ma part d'ombre. C'est douloureux, mais c'est une démarche volontaire et indispensable à mes yeux.

Le burn out a ouvert en moi la boîte de Pandore. Je suis allée trop loin dans ce que je pouvais supporter, ne connaissant pas mes limites. Il y a une porte rouge dans mon cerveau. Une porte qu'il vaut mieux tenir fermée. Le dépassement de mes limites, par moi-même, par les autres, l'a ouverte. 
Quand elle s'ouvre, c'est un déferlement d'angoisses, une avalanche qu'on regarde, impuissant, en espérant que ça va vite se calmer et qu'il n'y aura pas trop de dégâts.
Je ne maîtrise pas encore assez bien le processus d'ouverture de cette porte. Parfois, je vis dans la terreur qu'elle s'ouvre. J'ai peur, elle va s'ouvrir, elle va s'ouvrir. Et finalement non, fausse alerte. Soulagement. 
Et parfois, je ne vois rien venir. Je la vois seulement s'ouvrir, là, spectatrice, sans avoir pu anticiper. Dans ce cas-là, seule la fuite permet de calmer le jeu et de la faire se refermer. Mais il n'est pas toujours possible de fuir, surtout dans le travail. 
Le but est de muscler ma capacité à identifier mes besoins. J'ai tendance à les relativiser, à me dire que j'exagère, que ce n'est pas vraiment un besoin, ou qu'il n'est pas vraiment important. Je n'écoute pas l'alarme. 
C'est cela que j'apprends à modifier. Prendre en compte les signaux. Avoir derrière soi un burn out ne suffit pas. Chassez le naturel, il revient au galop. 
SE RESPECTER, respecter son écologie personnelle. Ne pas la minimiser. 

C'est comme voir les rideaux de son salon commencer à brûler et se dire 'c'est rien, ça va s'éteindre'. Quand je le dis, ça me paraît inconcevable de regarder mes rideaux brûler et penser que ça va s'arrêter comme par magie. J'irais immédiatement chercher un seau d'eau. J'agirais. 

Pour mes besoins et mes émotions, je ne fais rien. J'endure, je laisse la situation continuer en pensant qu'il n'y aura aucun dégât. C'est illusoire et pourtant...

Mon travail commence par apprendre à me respecter et à changer mes réflexes. 
Etre bienveillante envers moi-même.

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